04/05/2022 10:07 (BELGA-AG)
Une « épidémie » de surpoids et d’obésité fait rage en Europe, s’inquiète mardi l’Organisation mondiale de la santé (OMS) dans un nouveau rapport. Elles serait responsable de plus de 1,2 million de décès par an.
« Les taux de surcharge pondérale et d’obésité ont atteint des proportions épidémiques dans toute la région et continuent de progresser », a déploré dans un communiqué la branche européenne de l’organisation qui regroupe 53 États.
En Europe, près d’un quart des adultes sont désormais obèses, rendant la prévalence de l’obésité plus élevée que dans toute autre région, à l’exception des Amériques, selon l’OMS. Aucun pays de la région ne peut actuellement prétendre stopper la progression et l’ampleur du problème s’est révélée avec force lors de la pandémie de Covid-19 où le surpoids était un facteur de risque.
« L’augmentation de l’indice de masse corporelle est un facteur de risque majeur de maladies non transmissibles, notamment les cancers et les maladies cardiovasculaires », a souligné le directeur de l’OMS Europe, Hans Kluge, cité dans le rapport.
Le surpoids et l’obésité seraient ainsi à l’origine de plus de 1,2 million de décès par an, représentant plus de 13% des morts dans la région, selon l’étude. L’obésité est cause d’au moins 13 types de cancers différents et susceptible d’être directement responsable d’au moins 200’000 nouveaux cas de cancer par an, selon l’OMS.
« Ce chiffre devrait encore augmenter dans les années à venir », a prévenu l’organisation. Les dernières données complètes disponibles, qui remontent à 2016, montrent que 59% des adultes et près d’un enfant sur trois (29% des garçons et 27% des filles) sont en surpoids sur le Vieux-continent.
En 1975, à peine 40% des adultes européens étaient en surpoids. La prévalence de l’obésité chez les adultes s’est envolée de 138% depuis cette date, avec une progression de 21% entre 2006 et 2016.
D’après l’OMS, la pandémie de Covid-19 a permis de prendre la mesure de l’impact de l’épidémie de surpoids dans la région. Les restrictions (fermeture des écoles, confinement) ont parallèlement « entraîné une augmentation de l’exposition à certains facteurs de risque qui influencent la probabilité qu’une personne souffre d’obésité ou de surpoids », a souligné M. Kluge.
La pandémie est à l’origine de changements néfastes dans les habitudes alimentaires et sportives dont les effets, durables, doivent être inversés, a plaidé l’OMS.
« Les interventions politiques qui ciblent les déterminants environnementaux et commerciaux d’une mauvaise alimentation (…) sont susceptibles d’être les plus efficaces pour inverser l’épidémie », a-t-elle estimé.
Il convient également selon elle de taxer les boissons sucrées, subventionner les aliments bons pour la santé, limiter la commercialisation d’aliments malsains auprès des enfants et plébisciter les efforts pour encourager l’activité physique tout au long de la vie.