Paris 30/09/2024 14:44 (BELGA)
Le procès de la cheffe de file de l’extrême droite française Marine Le Pen et celui de 24 autres personnes du parti Rassemblement national (RN), soupçonnés d’avoir détourné des fonds du Parlement européen pour payer des salariés de leur parti, a débuté lundi.
« Nous n’avons violé aucune règle », a-t-elle lancé à la presse, se disant « sereine » avant de pénétrer dans la salle du tribunal judiciaire qui va accueillir pendant deux mois ce procès aux lourds enjeux pour sa carrière politique.
Le procès s’est ouvert lundi devant le tribunal correctionnel de Paris.
« Nous avons énormément d’arguments à développer pour défendre ce qui m’apparaît être la liberté parlementaire qui est en cause dans cette affaire », a ajouté la présidente du groupe RN à l’Assemblée nationale, la chambre basse du parlement français, avant d’entrer dans la salle.
Vont comparaître neuf anciens eurodéputés du Front national (rebaptisé RN), dont Marine Le Pen, Louis Aliot, aujourd’hui vice-président du RN, l’ex-numéro 2 du parti Bruno Gollnisch, ou encore le député et porte-parole du RN Julien Odoul.
À leurs côtés, 12 personnes ayant été leurs assistants parlementaires et quatre collaborateurs du parti seront aussi jugés dans ce procès prévu jusqu’au 27 novembre.
L’affaire a débuté en 2015 par un signalement du président du Parlement européen Martin Schulz et concerne de très nombreux contrats d’attachés parlementaires sur une période de plus de dix ans (2004-2016).
Pour l’accusation, ces « assistants » n’en avaient que le titre.
Certains n’avaient jamais même rencontré leur employeur officiel ou mis les pieds au Parlement et ne travaillaient, selon l’accusation, que pour le parti – ce qui est interdit dans la réglementation européenne.
Les prévenus encourent un maximum de dix ans d’emprisonnement et un million d’euros d’amende et surtout une peine d’inéligibilité de dix ans susceptible d’entraver les ambitions présidentielles de Marine Le Pen pour 2027.