Amnesty exige le rapatriement de milliers d’enfants détenus en Syrie
BRUXELLES 30/11/2021 01:31 (BELGA)
Des dizaines de milliers d’enfants – au moins 27.000 – sont « privés de liberté et exposés à des conditions potentiellement mortelles et inhumaines dans le camp d’al Hol », au nord-est de la Syrie, indique mardi Amnesty International, qui exige leur rapatriement par leurs gouvernements respectifs.
« Des dizaines de milliers d’enfants de Syrie, d’Irak et de plus de 60 pays sont livrés à la misère, aux traumatismes et à la mort, uniquement parce que leurs gouvernements refusent d’assumer leurs responsabilités et de les ramener vers un environnement sûr et sécurisant », selon Diana Semaan, chercheuse sur la Syrie à Amnesty International. « Les gouvernements doivent cesser de piétiner leurs obligations relatives aux droits humains et respecter le droit de ces enfants à la vie, à la survie et au développement et organiser rapidement et à titre de priorité leur rapatriement.
En outre, l’Administration autonome doit mettre en place un mécanisme clair de retour pour les enfants syriens, leurs mères ou les personnes qui les prennent en charge. » Depuis 2019 et la fin du conflit avec l’État islamique (EI) en Syrie, quelque 60.000 Syriens, Irakiens et ressortissants d’autres pays, majoritairement des femmes et des enfants, ont été détenus au camp d’al Hol sans avoir accès à une procédure régulière, selon le Haut-Commissariat aux droits de l’homme des Nations unies.
Le camp héberge des personnes affiliées à des degrés divers à l’EI, mais aussi des milliers de personnes n’ayant aucun lien avec le groupe armé, qui ont afflué dans le camp parce qu’elles fuyaient le conflit. « Depuis deux ans, les enfants qui vivent dans le camp d’al Hol n’ont pas d’accès adéquat à la nourriture, à l’eau potable ni aux services essentiels tels que les soins de santé et l’éducation.
L’Administration autonome kurde syrienne, qui contrôle le camp, détient de manière arbitraire des garçons de 12 ans, sépare des enfants de deux ans des personnes qui s’en occupent et restreint l’accès aux soins de santé.
Le travail accru des enfants, les violences et les meurtres ont de graves répercussions sur la croissance et le développement des enfants », s’insurge Amnesty International.