Birmanie : Coup d’Etat et arrestation de Aung San Suu Kyi
Lundi, un coup d’État a été commis en Birmanie par l’armée qui a arrêté la cheffe de facto du gouvernement civil Aung San Suu Kyi, a déclaré l’état d’urgence pendant un an et a placé ses généraux aux premières places.
La commission électorale a été accusé de ne pas avoir remédié aux irrégularités survenues durant les législatives de novembre qui ont été remportées par le parti d’Aung San Suu Kyi, la Ligue nationale pour la démocratie (LND), toujours au pouvoir depuis les élections de 2015.
Lundi les arrestations de Aung San Suu Kyi et du président de la République, Win Myint ont eu lieu tôt dans la matinée et détenu à Naypyidaw, la capitale du pays selon le porte-parole de la LND, Myo Nyunt.
L’hôtel de ville de Rangoun, capitale économique du pays, a également été emparer par l’armée qui a par la même occasion bloqué l’accès à son aéroport international.
Les États-Unis et l’Australie ont réagi rapidement, luttant pour la libération immédiate des dirigeants de la LND et au rétablissement de la démocratie.
« Les États-Unis s’opposent à toute tentative de modifier le résultat des récentes élections (…) et prendront des mesures contre les responsables », averti Jen Psaki, porte-parole officiel de la maison blanche, dans un communiqué.
« Nous appelons les militaires à respecter l’état de droit, à résoudre les différends par des mécanismes légaux et à libérer immédiatement tous les dirigeants civils et autres personnes détenues illégalement », a signalé la ministre australienne des Affaires étrangères, Marise Payne. Comme rapporté dans LaLibre.
L’ONU a prévu une réunion en début de semaine d’urgence du Conseil de sécurité sur la Birmanie a indiqué à l’AFP un diplomate sous couvert d’anonymat.
La Birmanie est sortie il y a à peine 10 ans d’un régime militaire qui a régné pendant près d’un demi-siècle. Les deux derniers coups d’État depuis le retour à l’indépendance du pays en 1948 remontent à 1962 et 1988.
Fraudes par millions et relation compliquée
Il y a plusieurs semaines, les militaires dénonçaient plus d’une dizaine de millions de cas de fraudes concernant les législatives de novembre, selon la déclaration de l’armée, Min Aung Hlaing concentre à présent les pouvoirs législatifs, administratifs et judiciaires, tandis qu’un autre général, Myint Swe, a été nommé président par intérim.
Le parti Aung San Suu Kyi a été largement critiqué au niveau international pour sa gestion de la crise musulmane Rohingya ), mais il est toujours admiré par la plupart des gens et remporte en novembre. Il s’agit de la deuxième élection générale depuis la dissolution du gouvernement militaire en 2011.
En 2015, la LND a remporté en grande majorité. Mais elle a été forcée de partager un pouvoir subtil avec l’armée qui contrôle les trois ministères clés (interne, défense et frontière).
Le pays » s’est efforcé ces dix dernières années d’accélérer les réformes (…) c’est un revers » annonce Min Zaw Oo de l’Institut birman pour la Paix et la Sécurité.
Aung San Suu Kyi (Aung San Suu Kyi) a longtemps été cachée en Angleterre. Âgée aujourd’hui de 75 ans, elle est rentrée en Birmanie en 1988, devenant un opposant à la dictature militaire. Elle a passé 15 ans en résidence surveillée avant d’être libérée par l’armée en 2010.