Nations unies 18/02/2025 00:15 (AFP/BELGA)
La République démocratique du Congo (RDC) a dénoncé lundi « l’inaction et l’attentisme » du Conseil de sécurité de l’ONU au lendemain de la prise de Bukavu par le groupe armé M23 allié à l’armée rwandaise, selon une lettre vue par l’AFP.
« Mon gouvernement est indigné de constater que le Conseil de sécurité, paralysé par on ne sait quelle maladie, n’a pu être en mesure de se prononcer, et ce en dépit de la gravité de la situation », écrit l’ambassadeur congolais à l’ONU Zénon Mukongo Ngay dans ce courrier adressé au Conseil.
Cette « paralysie » a laissé « libre cours à la poursuite de l’occupation illégale des territoires congolais par les Forces de défense du Rwanda et leurs supplétifs du mouvement terroriste du M23 », poursuit-il.
« Sans surprise, l’inaction et l’attentisme du Conseil de sécurité n’ont fait que perpétuer l’aggravation de la situation, allant jusqu’à la prise » de Bukavu, capitale de la province du Sud-Kivu, dénonce-t-il, accusant également le Rwanda d’être devenu le « laboratoire de l’instabilité dans la région des Grands lacs ».
Après s’être emparés fin janvier par une offensive éclair de Goma, capitale du Nord-Kivu, le M23 (« Mouvement du 23 mars ») et les soldats rwandais ont poursuivi leur avancée dans la province voisine du Sud-Kivu et la ville de Bukavu, tombée dimanche.
Dans ce contexte, l’ambassadeur congolais demande dans sa lettre une nouvelle réunion d’urgence du Conseil de sécurité qu’il appelle à agir de manière « décisive et immédiate ».
Comme il y a un mois, Kinshasa réclame au Conseil d’exiger le retrait des troupes rwandaises du territoire congolais.
La RDC répète également sa demande de sanctions de l’ONU contre Kigali, en particulier des sanctions individuelles contre des responsables politiques et militaires rwandais, et un embargo sur les exportations des ressources naturelles en provenance du Rwanda.